Perpétuant la tradition de la berlinette Ferrari, la 365GTB/4 reçut la dénomination apocryphe de Daytona par référence à la victoire des voitures rouges aux 24 Heures de Daytona de 1967.
Tout comme la 250 GT avait été baptisée " Tour de France " après ses succès dans la boucle hexagonale. Succédant à la 275 GTB/4, la Daytona est, comme sa devancière, une voiture de conception classique. Un manque d'audace qui lui sera reproché au moment de son lancement, surtout par comparaison à la révolutionnaire Lamborghini Miura, dont elle est la réponse de Maranello.
En cet âge d'or des GT, ces deux somptueuses créations, dont les lignes coupent le souffle, expriment les talents et les styles fort différents de Pininfarina et Giorgietto Giugiaro.
Présentée au salon de Paris de 1968, la Daytona fait sensation par son design. Pininfarina a réussi un design particulièrement racé, très évocateur de puissance et de virilité.
La voiture reprend la silhouette de la 275 GTB/4 avec plus de force et de sensualité, et une surface vitrée en sensible progrès. Cambrée sur ses assises arrière à l'image d'un fauve, la Daytona jouit d'un style félin mariant habilement agressivité et souplesse des formes.
Précédant un capot qui n'en finit pas, la proue est ceinturée d'un bandeau en perspex, qui accueille quatre phares apparents et domine une bouche fendue par deux demi-pare-chocs. Quant aux flancs, ils sont judicieusement allégés par un sillon courant le long de la caisse.
La voiture arbore de nouvelles roues de 15 pouces en étoile à cinq branches, clin d'œil à la Formule 1. Celles-ci sont chaussées de pneumatiques Michelin, une première qui marque le début d'une longue collaboration entre Maranello et le manufacturier auvergnat.
Fabriquée par Scaglietti, la Daytona est construite sur un châssis tubulaire fait de tubes ovales - une technique classique chez Ferrari. Son empattement de 2,40 mètres est identique à celui de la 250 GT et de la 275 GTB.
Elle emprunte également à cette dernière l'architecture à moteur avant avec l'ensemble boîte de vitesses-pont implanté à l'arrière.
Gavé par six carburateurs Weber double corps, le V12 de 4390 cm3 ne développe pas moins de 352 ch à 7500 tr/mn, soit vingt chevaux de plus que la mécanique de même cylindrée montée sur les 365 GT 2 + 2 et 365 GTC/ 4 (qui ne dispose que d'un seul arbre à cames en tête par rangée de cylindres).
La vitesse frôle les 280 km/h le kilomètre départ arrêté est abattu en 24,3 secondes et le 0 à 100km/h en 5.7 s.
La Daytona ne sera commercialisée qu'au milieu de 1969, le temps de parfaire sa mise au point. Elle ne subira que peu de modifications au cours de sa carrière, la principale intervenant en 1971 : toutes les Daytona recevront alors les phares rétractables des modèles destinés au marché américain.
A la fin de 1973, la Daytona s'efface au profit de la 365 GT4 BB et son 12 cylindres à plat implanté au centre de la voiture. Au terme d'une carrière de près de cinq ans, c'est un total d'environ 1350 exemplaires (dont 15 365 GTB/4 groureVI compétition) qui auront été produits.